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Expositon « 1ère guerre mondiale »

Expositon « 1ère guerre mondiale » au collège GAYANT

A l’occasion du centenaire de la première guerre mondiale, le 21 septembre, Mme Bonne, professeur de français au collège GAYANT, a organisé une exposition au CDI bas. Tous les documents-supports ont été fournis par Christian VENDEROTTE, le chef cuisinier du collège. Un grand nombre de personnes sont venues la visiter, y compris les élèves du collège et ceux des écoles primaires du réseau.

Voici l’invitation envoyée:

invitepoilu

Tous les visiteurs ont pu répondre au questionnaire suivant:

Voici en partie, le contenu de l’exposition. Ci-dessous, de magnifiques et émouvantes  lettres de famille de poilus envoyées à leur proche sur le front de guerre. Beaucoup d’entres elles ont été envoyées par une dénommée Jeanne à un certain Louis. Comme il est parfois difficile de lire le contenu, une réécriture a été effectuée à côté de chaque carte.

Mon petit chéri31 mai 191724 septembre 191724 septembre 191622 janvier 191622 novembre 191622 janvier 191620 octobre 191619 septembre 191719 février 191617-octobre-191717-juin-191615-octobre-191715-décembre-19169-janvier-19165-mai-19175-juin-19171er-juilletMon-petit-Louis-adoré

Ensuite, des élèves de 3ème se sont mis dans la peau de « Louis », pour répondre aux différentes lettres de sa bien aimée « Jeanne », lettres que l’on peut retrouver précédemment.

Réponse d' AdamRéponse de Alexis et LucasRéponse de AngéliqueRéponse de DonovanRéponse d' Emilie et AlanahRéponse de Emma et ManonRéponse de Jimmy et de FabienRéponse de NoémieRéponse de Romain et JasonRéponse par Siham et NawalRéponse par Valentin et Candice

Le 29/09/1916

Ma petite chérie,

Je suis heureux que vous ayez reçu toutes mes lettres et mes cartes.

Je suis en route pour aller me reposer. Je suis parti de cet enfer. Le trajet est long mais notre repos sera bien mérité. Je vous enverrai une lettre pour vous prévenir de mon arrivée.

Je suis en parfait état de santé et espère que vous vous portez bien. J’attends de vos nouvelles.

Avec le plaisir de vous lire,

Votre amant,

Louis

Le 30/01/16

Ma chère petite Jeanne,

Je me dépêche de vous répondre avant de partir au combat. Votre lettre me réconforte à chaque fois que je la lis. Je ne cesse jamais de penser à vous. Je suis content d’avoir un soutien tel que le vôtre.

Je suis d’accord avec vous lorsque vous dites que je vis un cauchemar à longueur de journée. Je pense que je deviens sourd. J’ai peur de ne plus pouvoir entendre votre jolie voix. J’ai le bruit d’obus et de balles qui est assourdissant.

Et vous, comment vous portez-vous? J’espère que vous allez bien.

Plein de gros bisous, ma petite poupée d’amour.

LOUIS

Le 5 juillet

Ma chère aimée,

Je viens de recevoir votre lettre qui m’a fait grand plaisir également. J’ai reçu votre petit journal qui m’a également plu. Pendant que je lisais ce petit journal, je ne me suis pas du tout ennuyé.

Le pays où je suis n’est pas vraiment le pays rêvé. J’espère que vous ne m’ennuyez pas trop, que votre santé est bonne, et que votre frère et votre mère vont bien également.

Je ferai tout mon possible pour avoir une permission pour venir vous voir. Cela me ferait vraiment plaisir !

Je termine, ma chérie, en vous envoyant mes plus tendres baisers et en espérant vous envoyer bientôt de bonnes nouvelles.

Votre petit ami qui vous aime et ne vous oubliera jamais.

Louis

Le 27/10/16

Mon petit cœur,

Je suis content que vous ayez reçu ma lettre. Moi aussi, je suis heureux de lire vos lettres, avec vos tendres mots qui me réchauffent le cœur.

J’espère aussi que la guerre va bientôt se terminer. Oui, je suis près de vous et, moi aussi, je vous sens près de moi quand je lis vos lettres. Pour moi aussi, le plus beau jour de ma vie sera celui où je serai à vos côtés et pour la vie. Alors, personne ne viendra troubler notre bonheur et nous pourrons en profiter à fond car, une vie, on n’en a qu’une et je veux la passer auprès de vous !

Recevez mes tendres baisers. Je vous embrasse fort. Vous embrasserez votre frère et votre mère de ma part et j’espère qu’ils vont bien.

Votre petit Loup

Verdun, le 25-2-16

Ma bien aimée Jeanne,

Votre lettre aussi me fait très plaisir. Pour ma permission du mois de mars, ils sont d’accord pour me la léguer. Cela sera un grand bonheur de me retrouver à vos côtés, après tout ce temps qui nous a séparés.

Sinon, ma santé est très bonne.

Pour ce qui est de mon départ, je m’en vais dans la Somme. Mon amour, mes sœurs et mes parents vous souhaitent bien le bonjour également ainsi qu’à votre mère et à votre frère. J’espère qu’ils vont bien.

Je dois arrêter d’écrire. J’attends patiemment votre réponse.

Ne croyez pas qu’un jour mon cœur puisse vous oublier, il peut cesser de battre mais pas de vous aimer.

Je vous aime, ma chérie. A bientôt. Recevez mes baisers remplis d’amour.

Votre Louis

8-5-17

Ma chère et tendre chérie,

Ce fut un plaisir de vous envoyer ces lettres, pleines d’amour et d’affection, qui vous apportent un si grand bonheur. Je vous écris sur mes genoux ces quelques mots qui me tiennent beaucoup à cœur. Je me trouve dans une tranchée, au beau milieu de nulle part, à attendre désespérément la fin de cette guerre pour enfin pouvoir vous retrouver.
Je ne peux vous dire exactement.

Je vous promets de revenir au plus vite ma tendre chérie

Je vous embrasse avec des baisers pleins d’amour et vous serre fort dans mes bras.

Paris le 22/11/16

Ma chère femme,

Je suis super heureux que vous m’ayez répondu a ma lettre, j’espère que nos enfants vont biens, qu’il grandissent, je vous promets de rentrée très vite de cet guerre.Vous me manquez énormément, j’ai peur de vous perdre a cause de cet longue distance distance qu’il y a entre nous, c’est insupportable. Le bruit des obus me rendent sourd, les tirs de mitraillettes qui passe juste au dessus de mon casque. Recevez, ma petite chérie, de biens doux baisers et je vous promet de rentrée très vite.

A vous pour la vie.

076\17

Ma bien-aimée,

J’ai reçu votre lettre ce matin et je m’empresse de vous répondre. Je pense, moi aussi, ma chérie, beaucoup à vous et regrette le moment où j’étais dans vos bras.

La situation est de pire en pire dans cet enfer : mes camarades et moi craignons le jour où nous serons étendus dans ce cimetière. La moitié de mes camarades a succombé aux attaques ennemies.

La nourriture est pourrie mais je me réconforte en repensant à l’odeur de vos petit plats, que vous me cuisiniez avec amour et tendresse, ma chérie.

Recevez, ma chère petite Jeanne, mon amour et mes baisers les plus tendres.

 Louis.

Le 13/01/1916

Ma chère Jeanne,

Cela me fait plaisir que vous aimez bien ce que je vous écris. Moi aussi, j’ai beaucoup pensé à vous ces derniers jours.

Moi, j’ai passé mes jours de fêtes sur le front. Oui, j’aimerais bien être avec vous l’année prochaine, et que cette guerre prenne fin, pour que je puisse revoir ma petite chérie. Mon pied va mieux : les médecins prennent bien soin de moi.

Je suis heureux de savoir que vous allez bien, ma chère aimée. Passez le bonjour à votre mère et à votre frère de ma part et dites-leur que je pense fort à eux. Ne vous inquiétez pas, ma bien aimée, cette guerre prendra bientôt fin. On pourra se retrouver très bientôt, je l’espère.

Recevez, Jeanne, mes plus tendres baisers.

Votre Louis adoré

Paris le 01/06/1917

ma chère petite,

je suis désoler de ne pas pouvoir écrire plus tôt, ici a la guerre ne me laisse pas beaucoup de répits donc je ne peux pas t’envoyer plus tôt, oui ma chère de moment avec vous mais cela ne pas possible avant la fin de la guerre j’espère que vos parents vont bien et votre frère comment va-t-il ? Nous serons vraiment heureux je m’imagine déjà avec vous dans une petite maison de campagne je me vois prés de vous , ne perdez pas courage pour moi car moi je l’ai perdu depuis le début de la guerre , mais je ne veux pas que vous soyez des …

13/12/16

Ma chère et tendre Jeanne,

En ce moment même, je me trouve dans une tranchée. La bataille est plus calme, ce qui me permet d’avoir du temps pour vous écrire, ma chérie.

J’espère que cette guerre sera bientôt terminée, car le temps est long loin de vous. Nous nous reverrons et ce moment sera encore meilleur que la dernière fois, je vous le promets, ma chère.

Vous savoir bien me redonne le sourire.

Les temps sont durs, nous venons encore de perdre un de nos amis. Je fais tout pour rester en vie, dans l’espoir de vous revoir bientôt. Je garde mon courage, en pensant à vous.

Je vous envoie tous mes baisers,

Votre très cher soldat,

Louis.

Dans le même esprit, d’autres élèves de 3ème se sont projetés en tant que poilu pour écrire également une lettre destinée à leur famille dans le but d’expliquer ce qu’ils vivent et ressentent dans les tranchées.

La lettre d'ALANAH
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Le 10 décembre 1914

 Maman,

      Si tu savais, la guerre est tellement dure. On est tous dans des tranchées. Il y en a qui combattent, certains font le guet, certains, comme moi, écrivent à leurs proches et d’autres qui essaient de se reposer. Mais c’est impossible de dormir à cause de tous ces bruits d’obus, de mitrailleuses, de canons… On en devient sourd. C’est insupportable !

On est en plein hiver. Il fait froid. On a tous froid. On n’a rien pour se couvrir : on doit prendre les vêtements des soldats morts mais ils ont une odeur effroyable ! On n’a pas beaucoup de nourriture ni de boissons mais on est obligés de faire avec ce qu’on a.

C’est un vrai carnage ! Le paysage ? Il n’y en a plus. Il est détruit. Les arbres ont été arrachés par les obus et toutes ces armes… On voit des cadavres partout. On se croirait dans un grand cimetière ! On est assis dans la boue. C’est la galère pour marcher. On essaie tous de garder espoir mais c’est dur ! On est tous des Poilus : on a tous de la barbe. On n’a pas de toilettes ni de salle de bain. Rien de tout cela.

C’est dur aussi de se cacher pour ne pas se faire tirer dessus. On est obligé de se mettre dans des tranchées pour se protéger des obus, des tirs de mitrailleuses et de tout le reste.

On est tous en train de mourir de faim.

Il y a des cadavres noirâtres, décomposés pas loin de nous. A quelques pas de moi, il y a nos ennemis. C’est tellement dur de subir tout cela !

Si seulement je pouvais venir te voir juste un instant pour me rassurer et pour te rassurer aussi. Ce serait tellement mieux de venir te voir que de voir ce paysage détruit. C’est un paysage vide, couvert de boue et de cadavres.

J’espère te revoir bientôt, maman. Embrasse ma femme Françoise et mon fils Harry. Je vous aime plus que tout. Je ne vous oublierai jamais.

 Albert, ton fils.

La lettre d'AMEDEE
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Hiver 1914, 7h40

Mon cher fils,

    Je suis dans les tranchées avec d’autres soldats. Je t’écris cette lettre pour te faire part de ma situation en ce moment.

Paul fait le guet. Nous sommes à cent mètres de la première ligne allemande. Il fait très froid. Mes mains sont gelées, comme mes pieds. Nos corps sont recouverts de boue. Nous mangeons à notre faim.

Des soldats meurent à côté de nous. Il y a beaucoup de bruit. Des obus sont tirés de partout. Les arbres prennent feu. Ils se font détruire un par un. Il y a des explosions partout. Les cadavres des soldats gèlent dans le froid. Certains se font décapiter ou démembrer lors des attaques d’obus. De plus en plus de soldats disparaissent chaque jour.

Tous ces gens qui sont morts ! Je leur ai parlé. La veille de leur mort, on buvait des coups ensemble… Nous faisions la fête chaque jour car, chaque jour est une victoire ! Nous avions la chance d’être encore là, y compris moi !

J’ai froid. J’ai peur. Oui, j’ai peur de la mort. Il fait tellement froid que j’ai peur de rester congeler.

Des balles sont tirées dans les deux camps. On entend des cris, des sifflements et les ordres du chef. C’est une guerre terrible !

Prends soin de Pauline. Dis-lui que je l’aime et qu’elle ne doit pas s’inquiéter pour moi.                         

Ton Papa, Paul

La lettre de LUCAS
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20 décembre 1914

Ma chère sœur,

    J’espère que tout va bien à la maison, que maman ne se fait pas trop de souci et que toute la famille va bien.

    Moi, c’est tout le contraire. Je suis dans une tranchée boueuse. Je suis sous une couverture pendant que René fait le guet pour voir s’il n’y a pas des Allemands en approche.

Je suis entouré par un paysage mort : il y a beaucoup d’arbres arrachés à cause des coups d’obus. Je deviens sourd à cause de tout ce bruit. On ne peut pas faire un pas sans que les mitrailleuses allemandes commencent à tirer des rafales. J’en ai mal au crâne ! EN plus, je ne peux pas dormir tranquille en pensant aux Allemands qui viendraient si personne ne surveille la tranchée.

Et niveau nourriture…Les repas arrivent froids ou sont immangeables mais il faut faire avec : soit on mange, on combat et on meurt ; soit on meurt de faim. Dans tous les cas, on meurt…

Les conditions sont difficiles et en plus, il n’y a presque pas de latrines.

On me dit à chaque fois que la guerre sera bientôt finie mais je perds espoir. De plus, ce sera mon premier Noël sans vous : je le passerai dans le froid et sous une nuit pleine de fumée. Une chose me rassure : que vous allez bien !

J’embrasse tout la famille

Lucas

La lettre de NOEMIE
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Février 1914

Ma chère épouse,

    Je ne sais comment te dire combien la tristesse augmente à mesure que les secondes passent. Je suis loin de toi. Le froid nous ronge, mes compagnons de guerre et moi, enfin ceux qui n’ont pas péri lors des attaques ennemies.

Le paysage n’est pas encourageant : les arbres sont détruits, brûlés et menacent de nous écraser.

Je suis dans une tranchée, l’endroit qui ressemble le plus à l’enfer. La boue, froide, nous gèle les pieds. Nous mangeons dans de la vaisselle rouillée de la nourriture moisie et buvons de l’eau remplie de terre.

Quand je dors (Je n’appellerai pas ça dormir car nous sommes à moitié endormis et à moitié éveillés), un soldat guette malgré lui. Il regarde aux alentours. Ce qui est très dur : le brouillard, la pluie et la neige qui ne font qu’embrouiller l’esprit. Une simple feuille morte et on croit voir un soldat allemand. Tout le monde se réveille pour finalement se rendormir.

Je t’apporte des nouvelles de notre ami Pierre : il a malheureusement succombé aux tirs de mitrailleuses. J’ai l’impression que tout s’effondre autour de moi !

Hier, nous étions partis vers le nord en petit groupe, à huit. Il ne reste plus que moi et quatre autres soldats. Je n’arrive plus à dormir. Voir toutes ces cervelles éclatées en se disant que ça pourrait être la nôtre…

L’odeur de la mort nous prend à la gorge… cette odeur de décomposition et de charnier… Tout le monde porte un foulard ou un linge sur le nez pour l’odeur mais aussi pour se protéger du froid.

J’attends le jour où je pourrai sentir ton parfum qui me manque tant.

J’espère que les petits et toi allez bien.

Avec tout mon amour,

Louis

La lettre de ROMAIN
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01/12/1914

                   Chère Maman,

Je n’ai pas osé écrire à quelqu’un d’autre parce que personne, sûrement, ne voudrait me croire. Peut-être que même toi, tu trouveras ça difficile à croire mais il faut que je le dise à quelqu’un.

Pour commencer, j’ai été blessé à l’épaule mais je vais bien. Tu comprends ? Je vais bien. Je serai debout dans un mois. En plus, j’ai suivi ton conseil : je prie tous les jours. Tous les jours, je récite la prière de Saint Mathieu.

Et toi, tu vas bien ? Je pense souvent à toi et ta maladie. Je regrette de ne pas être à tes côtés. J’ai peur que ça n’aille pas. Tu me manques.

Il n’empêche que les tranchées sont remplies de morts. Il fait froid et on n’arrive pas à se reposer. Il y a aussi plein de boue. Les obus éclatent sans cesse et le bruit des armes me font très mal aux oreilles.

Voilà, j’espère que je reviendrai. Je t’aime.

Au revoir Maman.

Romain

On se souviendra également du repas dont le menu a été élaboré par Mme BONNE et Christian VENDEROTTE. Le voici:menu1418